L’ORGUE DE CHOEUR
COMPOSITION 1933
Depuis sa consécration, la basilique était privée d'un orgue d’accompagnement,
faute de place dans le chœur. Pour pallier cette absence, on fit usage d’un
harmonium pendant quelques années.
Pendant la construction du grand-orgue la paroisse loua deux petits instruments
auprès de Cavaillé-Coll. Le premier, qui comportait 4 jeux, fut utilisé de décembre
1857 à mars 1858. Il fut remplacé par un instrument plus important, de 14 jeux et
fut utilisé jusqu’à l’inauguration du grand-orgue.
Le nouveau système électropneumatique de Schmœle & Mols utilisé par Merklin
permit l’installation d’un orgue de chœur, disposé de chaque coté du maître-
autel. Ce fut alors une grande nouveauté à Paris ! Cet orgue de chœur réalisé par
Merklin fut inauguré le 20 février 1888. Il comportait 14 jeux répartis sur 2 claviers
expressifs et un pédalier. L’instrument fut reçu par une commission composée de
César Franck, Théodore Dubois, Samuel Rousseau et Verschneider. Le Comité
signalait: un orgue de conception électropneumatique a été installé maintenant
dans l'une des principales églises de Paris. Il s'agit d'un événement historique, en
raison des ressources offertes par le système. Ce serait une erreur d'espérer que
Ste Clotilde serait une réplique du dessin ou modèle essayé il y a une vingtaine
d'années par Barker.
La console était située entre les stalles du chœur (coté Evangile) et l'alimentation
était cachée derrière le Maître Autel. Les tuyaux étaient logés dans deux buffets
néo-gothiques qui étaient situés sous les arcs du chœur, au dessus des grilles
d’entrée; aujourd’hui encore, on peut apercevoir les traces de l’armature des
buffets dans les piliers. Dans les années 1930, suite à un Motu Proprio, les femmes
furent acceptées à chanter dans la chorale et la Maîtrise. A cette époque, il était
impensable de voir la gent féminine à proximité du sanctuaire. Les chanteurs
(hommes et femmes), jusque là installés dans le chœur, furent relégués sur la
première tribune où fut construit un orgue d'accompagnement. De ce fait,
l'orgue de chœur (dont le fonctionnement devenait de plus en plus précaire) fut
démonté en 1935.
A lire: article descriptif de l’orgue de chœur, paru dans la revue La Musique
Sacrée, en 1902.
LE TRANSFERT DE L’ANCIEN ORGUE DE
CHOEUR
L’instrument fut démonté en 1935, puis installé et agrandi par la Maison Cavaillé- Coll pour le salon parisien du marquis de Froissart, grand actionnaire et financier de la Maison Cavaillé-Coll. Le Récit fut transformé en Positif expressif et un grand Récit symphonique fut ajouté. L'ensemble fut habillé d'un joli buffet de chêne. Une grosse console de trois claviers remplaça celle de Merklin. Pour réaliser cet agrandissement, on intégra en grande partie un orgue provenant d'Azans. Cet orgue avait été acheté en 1923 par le marquis de Froissard sur le catalogue de Mutin (orgue à 2 claviers). Le buffet de ce dernier incorporait les boiseries d'un buffet d'orgue du XVIIe siècle. En 1948, cet orgue fut cédé à la paroisse Saint Léon à Paris (15ème arrondissement). Il a été remonté par Jules Isambart sur une vaste tribune en béton. Le clavier de Grand-orgue perdit alors son expression. Sur ce même clavier, un nouveau Salicional remplaça la Clarinette, laquelle passa au Positif, remplaçant la Voix Humaine, qui fut supprimée. Depuis, le facteur d’orgues Dargassies a effectué d’importants travaux sur l’instrument (remplacement de la transmission, installation de nouvelles machines électropneumatiques de traction de notes, remplacement des moteurs de tirages des registres). La composition a été préservée et l’harmonie a été corrigée pour retrouver les timbres originaux de l’instrument (le Récit a été renforcé, les fonds rendus plus ascendants). (sources: Bernard Dargassies, 2018, Victor Weller, 2019)L'ANCIEN ORGUE DE CHOEUR
Sources:
•
Fennar Douglass Cavaillé-Coll and the musicians Raleigh 1980
•
Fenner Douglas Cavaillé-Coll and the French Romantic Tradition. Yale University Press New Haven and London, 1999.
•
Ann Labounsky Jean Langlais The man and his music Amadeus Press, Portland, Oregon, 2000. ISBN 1-57467-054-9
•
Carolyn Shuster Fournier Les instruments à claviers d'accompagnement de la basilique Sainte-Clotilde La tradition musicale de la basilique Sainte-Clotilde de Paris
L’Orgue n° 278-279 (2007/II-III) 159-161 ISSN 0030-5170
•
Orgues de L'Ile de France Tome 5 Klinksieck, Paris, 1992 ISBN 2-252-02848-3, 2-252-02941-2 2-252-03121-2
•
Orpha Ochse Organists and Organ playing in nineteenth-century France and Belgium (;age 100) Indiana University Press Bloomington & Indianapolis 2000.
•
Victor Weller Recherches aux archives de la ville de Paris et aux archives du diocèse (Printemps 2019)
L'ORGUE D’ACCOMPAGNEMENT
Après de nombreux atermoiements, la construction de l'orgue
d'accompagnement actuel fut décidée en 1930 malgré l' avis défavorable de
Charles Tournemire qui s'en plaignit auprès de nombreuses personnalités du
monde musical et clérical. Sa construction fut confiée à la maison Cavaillé-
Coll-Pleyel. Il comporte 10 jeux réels, 2 emprunts, 2 claviers et est muni d’une
transmission mécanique. Dédié à l’accompagnement, il fut alors décidé de le
placer dans une niche sur la première tribune (jusque là réservée aux
instrumentistes), sous le grand-orgue. Cette situation inédite explique le fait
qu’il n'a pas de buffet (seulement une boîte expressive). Il n’est pas inutile de
rappeler que c’est à cette occasion que l’architecture originelle de l’élévation
du buffet d’orgue fut modifiée avec la pose des boiseries entre la première et la
deuxième tribune, dans le but de masquer la partie instrumentale de l’orgue
d’accompagnement *. La console est placée contre l’orgue et est typique de la
facture de Mutin- Pleyel.
En 1965, J. Picaud effectua quelques petits travaux à la demande de François
Tricot :
•
transfert de la Doublette du Récit au GO et du Nasard du GO au Récit
•
transformation de Basson-Hautbois 8’ du Récit en Trompette 8’
Compte-tenu des évolutions de la liturgie après le Concile Vatican II, son rôle
fut considérablement réduit du fait de l’abandon de l’alternance du grégorien.
Utilisé très régulièrement par François Tricot jusqu’en 1987, l’instrument n’est
utilisé aujourd’hui que lorsqu’il y a des travaux d’entretien sur le Grand orgue.
•Selon Victor Weller, c’est au moment de la pose de l’orgue
d’accompagnement,) entraînant une modification de l’architecture de
l’élévation de la tribune, que le buffet du grand-orgue fut assombri par la pose
d’une lasure foncée sur tout le buffet d’orgue ainsi que les deux tribunes. A
l’origine, le buffet de Cavaillé était sans doute ciré et sa teinte était dans les
tons orange.
à gauche: un dessin de l'ancien orgue de choeur de Ste Clotilde
à droite: Les 2 buffets de l'ancien orgue de choeur de Ste Clotilde
L’ORGUE DE
CHOEUR
L'ANCIEN ORGUE DE CHOEUR
Depuis sa consécration, la basilique était privée
d'un orgue d’accompagnement, faute de place
dans le chœur. Pour pallier cette absence, on
fit usage d’un harmonium pendant quelques
années.
Pendant la construction du grand-orgue la
paroisse loua deux petits instruments auprès
de Cavaillé-Coll. Le premier, qui comportait 4
jeux, fut utilisé de décembre 1857 à mars 1858.
Il fut remplacé par un instrument plus
important, de 14 jeux et fut utilisé jusqu’à
l’inauguration du grand-orgue.
Le nouveau système électropneumatique de
Schmœle & Mols utilisé par Merklin permit
l’installation d’un orgue de chœur, disposé de
chaque coté du maître-autel. Ce fut alors une
grande nouveauté à Paris ! Cet orgue de
chœur réalisé par Merklin fut inauguré le 20
février 1888. Il comportait 14 jeux répartis sur 2
claviers expressifs et un pédalier. L’instrument
fut reçu par une commission composée de
César Franck, Théodore Dubois, Samuel
Rousseau et Verschneider. Le Comité signalait:
un orgue de conception électropneumatique a
été installé maintenant dans l'une des
principales églises de Paris. Il s'agit d'un
événement historique, en raison des
ressources offertes par le système. Ce serait
une erreur d'espérer que Ste Clotilde serait une
réplique du dessin ou modèle essayé il y a une
vingtaine d'années par Barker.
La console était située entre les stalles du
chœur (coté Evangile) et l'alimentation était
cachée derrière le Maître Autel. Les tuyaux
étaient logés dans deux buffets néo-gothiques
qui étaient situés sous les arcs du chœur, au
dessus des grilles d’entrée; aujourd’hui encore,
on peut apercevoir les traces de l’armature des
buffets dans les piliers. Dans les années 1930,
suite à un Motu Proprio, les femmes furent
acceptées à chanter dans la chorale et la
Maîtrise. A cette époque, il était impensable de
voir la gent féminine à proximité du sanctuaire.
Les chanteurs (hommes et femmes), jusque là
installés dans le chœur, furent relégués sur la
première tribune où fut construit un orgue
d'accompagnement. De ce fait, l'orgue de
chœur (dont le fonctionnement devenait de
plus en plus précaire) fut démonté en 1935.
A lire: article descriptif de l’orgue de chœur,
paru dans la revue La Musique Sacrée, en 1902.
L'ORGUE D’ACCOMPAGNEMENT
Après de nombreux atermoiements, la
construction de l'orgue d'accompagnement actuel
fut décidée en 1930 malgré l' avis défavorable de
Charles Tournemire qui s'en plaignit auprès de
nombreuses personnalités du monde musical et
clérical. Sa construction fut confiée à la maison
Cavaillé-Coll-Pleyel. Il comporte 10 jeux réels, 2
emprunts, 2 claviers et est muni d’une
transmission mécanique. Dédié à
l’accompagnement, il fut alors décidé de le placer
dans une niche sur la première tribune (jusque là
réservée aux instrumentistes), sous le grand-
orgue. Cette situation inédite explique le fait qu’il
n'a pas de buffet (seulement une boîte expressive).
Il n’est pas inutile de rappeler que c’est à cette
occasion que l’architecture originelle de l’élévation
du buffet d’orgue fut modifiée avec la pose des
boiseries entre la première et la deuxième tribune,
dans le but de masquer la partie instrumentale de
l’orgue d’accompagnement *. La console est
placée contre l’orgue et est typique de la facture
de Mutin- Pleyel.
En 1965, J. Picaud effectua quelques petits travaux
à la demande de François Tricot :
•
transfert de la Doublette du Récit au GO et
du Nasard du GO au Récit
•
transformation de Basson-Hautbois 8’ du
Récit en Trompette 8’
Compte-tenu des évolutions de la liturgie après le
Concile Vatican II, son rôle fut considérablement
réduit du fait de l’abandon de l’alternance du
grégorien.
Utilisé très régulièrement par François Tricot
jusqu’en 1987, l’instrument n’est utilisé aujourd’hui
que lorsqu’il y a des travaux d’entretien sur le
Grand orgue.
•Selon Victor Weller, c’est au moment de la pose de
l’orgue d’accompagnement,) entraînant une
modification de l’architecture de l’élévation de la
tribune, que le buffet du grand-orgue fut assombri
par la pose d’une lasure foncée sur tout le buffet
d’orgue ainsi que les deux tribunes. A l’origine, le
buffet de Cavaillé était sans doute ciré et sa teinte
était dans les tons orange.
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