Les quelques écrits qui nous sont parvenus indiquent clairement que l’instrument, livré en 1859, était très différent du projet initial de 1853. Les changements les plus importants étaient :•Le changement de disposition des claviersDans le projet de 1853, le clavier de Grand-Orgue se situait au deuxième clavier et le Positif sur le premier clavier (Cette disposition fut héritée de l’Orgue Classique Français qui disposait le Positif de Dos au premier clavier afin de faciliter le trajet de la mécanique). Au courant de la construction de l’orgue, Cavaillé-Coll inversa la disposition et mit le Grand-Orgue au premier clavier et le Positif sur le deuxième clavier.•La composition fut agrandie avec l’adjonction de six jeux et l’élimination de certains jeux•L’étendue de la pédale passa de 25 à 27 notes.•La réorganisation de la distribution les jeux de fonds et les jeux de combinaisons. Cette modification impliqua dès lors une modification profonde avec la création de sommiers nouveaux*; une deuxième machine Barker au Positif; une modification de la mécanique de notes et des jeux ainsi que l’adaptation de la soufflerie. Une indication de l’importance de ces interventions se retrouvent dans les coûts, qui ont été finalement presque une fois et demie plus élevés que prévu. Cavaillé-Coll justifia ces coûts plus élevés à l’architecte Théodore Ballu en affirmant que les circonstances étaient très exceptionnelles à cause de la configuration de la tribune et du buffet, impliquant beaucoup plus de travail et de dépenses que prévu.
L'orgue fut harmonisé par Gabriel Reinburg. Ce n'est pas Franck qui fut amené à faire sonner l'instrument en premier. Lefébure-Wely le fit à l'occasion de deux mariages mondains célébrés le 20 et 29 septembre sous l'insistance de la Duchesse d'Albe et de l' évêque de Carcassonne qui officiait ce jour là.L'inauguration de l’orgue**, initialement prévu le 5 décembre eut lieu le 19 décembre 1859. Franck et Lefébure-Wely se partagèrent les claviers à cette occasion.Le programme fut le suivant :•César FRANCK: Final en Sib ( par César Franck)•JS. BACH : Prélude & Fugue en mi mineur BWV 533 ( par César Franck)•LJ. LEFEBURE-WELY : Trois improvisations sur des cantiques populaires de Noël ( "Adeste Fideles", Grand-Choeur sur le "Il est né le Divin enfant").Le chanoine Hamelin, curé de la paroisse, procéda à sa bénédiction quelques temps après.
Cavaillé-Coll écrivit ces quelques lignes au sujet de la conception sonore et mécanique à l’époque de la construction de l’orgue de Ste Clotilde : ****Cet orgue est complètement conçu dans une perspective dynamique en vue d’un gigantesque crescendo. Le Basson-Hautbois du Récit, qui intervient dans la nuance piano, boîte fermée, boîte fermée, vient s’accoupler aux jeux de fonds des autres claviers. Il est disposé sur la laye des fonds, de façon à réserver celle des jeux de combinaison aux anches de batterie. Pour jouer de plus en plus fort, il suffit à l’organiste de tirer presque tous les jeux (ceux composant le grand chœur), de fermer la boite du Récit (fonds+hautbois), de mettre l’accouplement Récit/Grand Orgue – mais cela ne fonctionnait pas à Sainte Clotilde - et de jouer au Grand Orgue, puis d’ajouter l’accouplement Positif/Grand Orgue, puis l’appel Grand Orgue, puis, parvenu à ce stade, d’appeler les jeux de combinaison du Positif et enfin du Grand Orgue et de la Pédale. Il y a deux tirasses, celle du Positif entraine l’accouplement Récit, celle du Grand Orgue entraîne l’accouplement Positif ; on aura soin de ne mettre la tirasse Grand Orgue qu’au moment de jouer sur ce clavier. Certains auteurs et interprètes remarquent l’absence de Tirasse Récit et d’accouplement Récit/Grand Orgue, qui sont inutiles dans la mesure où les accouplements Récit/Positif et Positif/Grand Orgue fonctionnent en cascade.
Entretien de l’orgue 1859-1933
L'orgue a été entretenu en 1891 (sans changements importants) et à une date inconnue au début du XXe siècle (à ce moment-là, le Pédale d’orage (ou Appel GO) a été remplacée par une Tirasse Pédale - Récit) par Charles Mutin (le successeur de Cavaillé-Coll). C’était probablement à cette période que la cuillère à crans qui commandait l’ouverture de la Boîte-Expressive du Récit en 3 positions fut remplacée par une Pédale à bascule. L’entretien régulier (c’est-à-dire les diverses petites réparations, accords, réglages mécaniques) fut assuré jusqu’en 1933 par la Maison Cavaillé-Coll et successeurs.Ainsi, avant les grands travaux en 1933, l’orgue n’avait pas bénéficié de changements majeurs et se trouvait dans un relatif bon état au moment de la nomination de Charles Tournemire. ***
Les souffleurs du grand-orgue de Sainte-ClotildeAvant d’être équipée d’un moteur électrique en 1906, la soufflerie du grand-orgue de Sainte-Clotilde était mise en mouvement par des humains ! Les souffleurs d’orgue ont longtemps été indispensables à l’organiste pour mouvoir la mécanique de la soufflerie et tout simplement pour faire sonner l’instrument. Pendant que l’organiste jouait, un ou plusieurs souffleurs transpiraient en actionnant, au bras ou au pied, la pompe des soufflets mécaniques, dans l’ombre, incognito. Un métier qui pourrait être jugé ingrat, dont on ne trouve aucune trace dans le maigre reliquat des archives de la paroisse. On sait que vu la taille de l’instrument, ils devaient être plusieurs. Ces derniers montaient par l’escalier situé à droite du narthex, conduisant à la tribune et à la tour ouest (l’organiste empruntait le pendant qui était plus travaillé avec une rampe en ferronnerie).Bien caché dans la tour, un dispositif relié à une clochette, appelé « le timbre du souffleur » permettait à l’organiste de communiquer avec les souffleurs pour leur donner ordre de pomper.Equipement unique qui mérite d’être relevé, les souffleurs de Sainte-Clotilde disposaient d’un brasero pour se réchauffer. Le conduit et le creuset existent toujours dans la tour ouest.
L'orgue fut harmonisé par Gabriel Reinburg. Ce n'est pas Franck qui fut amené à faire sonner l'instrument en premier. Lefébure-Wely le fit à l'occasion de deux mariages mondains célébrés le 20 et 29 septembre sous l'insistance de la Duchesse d'Albe et de l' évêque de Carcassonne qui officiait ce jour là.L'inauguration de l’orgue**, initialement prévu le 5 décembre eut lieu le 19 décembre 1859. Franck et Lefébure-Wely se partagèrent les claviers à cette occasion.Le programme fut le suivant :•César FRANCK: Final en Sib ( par César Franck)•JS. BACH : Prélude & Fugue en mi mineur BWV 533 ( par César Franck)•LJ. LEFEBURE-WELY : Trois improvisations sur des cantiques populaires de Noël ( "Adeste Fideles", Grand-Choeur sur le "Il est né le Divin enfant").Le chanoine Hamelin, curé de la paroisse, procéda à sa bénédiction quelques temps après.
Entretien de l’orgue 1859-1933
L'orgue a été entretenu en 1891 (sans changements importants) et à une date inconnue au début du XXe siècle (à ce moment-là, le Pédale d’orage (ou Appel GO) a été remplacée par une Tirasse Pédale - Récit) par Charles Mutin (le successeur de Cavaillé-Coll). C’était probablement à cette période que la cuillère à crans qui commandait l’ouverture de la Boîte-Expressive du Récit en 3 positions fut remplacée par une Pédale à bascule. L’entretien régulier (c’est-à-dire les diverses petites réparations, accords, réglages mécaniques) fut assuré jusqu’en 1933 par la Maison Cavaillé-Coll et successeurs.Ainsi, avant les grands travaux en 1933, l’orgue n’avait pas bénéficié de changements majeurs et se trouvait dans un relatif bon état au moment de la nomination de Charles Tournemire. ***